Bonjour,
Je pense que personne, avant d'y être confronté, ne saurait dire comment il réagirait à une situation donnée. Un peu comme quand une personne se retrouve face aux flammes... Les premiers réflexes ne sont pas forcément ceux escomptés.
D'un autre coté, je comprend les deux partis. Deux points de vue opposés, mais complémentaires au final.
L'un qui prend le partit de la victime et l'autre qui prend le partit des agresseurs.
La victime :
Lynché par un groupe de jeunes pour une
suspicion de vol (
et non de pillage comme je l'ai lu, ce qui supposerait également une destruction de tous biens qui ne sont pas emportés) par plusieurs personnes, avec des preuves fictives et autres suppositions qui n'ont pas forcément été remontées aux autorités compétentes. Quoi que l'on en dise, son origine n'est pas pour rien dans la suspicion. Est-il coupable des vols, nul ne le sait. A-t-il eu recours à le violence pour son délit ? Pas à ma connaissance.
Les agresseurs:
Se sont mis à plusieurs pour lyncher un jeune qu'ils supposaient être l'auteur de nombreux vols dans les environs. Agression violente en groupe ayant résulté la défiguration de leur victime. Ils agissaient sous le coup de la colère face à une personne qu'ils suspectaient et qui jusque là s'en tirait à bon compte, sans soucis avec la justice. Sont-ils responsables de son état ? Assurément. Ont-ils gardé une juste mesure entre le délit et la punition ? Personnellement, je ne le pense pas.
Bilan :
Une personne est suspecté (
sans preuves formelles aux yeux des autorités) de vols multiples et se fait lyncher par plusieurs personnes.
Plusieurs personnes se rendent coupables de violence aggravée en groupe sur la personne qu'ils pensent (
ou savent) être l'auteur de plusieurs vols.
→ Le groupe d'agresseurs sera très probablement mis en examen pour les faits et condamnés à indemniser leur victime, si ce n'est plus (
en espérant que ne soit pas retenu le critère ethnique) et le Rom, après son hospitalisation ressortira probablement blanchi (
mais avec surement des séquelles) et entretenu aux frais de ses agresseurs.
Dans un sens, le groupe de jeunes, s'ils connaissaient l'auteur des vols avec certitude mais ne pouvaient présenter de preuves valables aux autorités ont probablement pris la bonne décision en réagissant d'eux-même pour défendre leurs intérêts et ceux de leur communauté face à une menace extérieure. C'est le principe même des milices qui ont existé de tous temps, faisant figure d'autorité citoyenne.
Toutefois, comme l'avance Paul le magnifique, la réaction était probablement trop excessive compte tenu de la situation.
Une forte intimidation et le bousculer un peu, sans aller jusqu'à l'acharnement aurait déjà pu le faire réfléchir. Ensuite, ou dans un même temps, aider les autorités compétentes à rassembler des preuves pour l'incriminer concrètement.
Pour ce qui est des autorités compétentes, je n'irais pas jusqu'à prétendre qu'elles ne font pas leur travail, mais l'adjectif "
compétentes" est un peu exagéré. Elles le sont, dans une certaine mesure.
Toutes les procédures à suivre, malgré la culpabilité prouvée d'un suspect, prennent du temps et parfois peuvent être mises à mal pour un détail. Un vice de procédure peut conduire à l’acquittement d'un accusé. Ou un manque de preuves.
Et c'est sans compter le fait qu'ils ne sont ni omniscients, ni omnipotents. Sans preuves solides ou aveux, pas d'inculpation.
Il en va de même pour la présomption d'innocence. Ce n'est que de la sémantique pour satisfaire les "maîtres du barreau" et rassurer les "prévenus" en leur laissant le bénéfice du doute, qu'ils ne se sentent pas victimisés par la justice.
On "
présume" qu'il est innocent, ça veut dire que l'on en est pas sûr... On présume donc qu'il puisse être coupable également.
C'est l'histoire du verre à moitié plein/vide.
En fait, les prisons sont pleines de "présumés innocents" qui n'ont pas eu de chance ^^.
Avec ta technique on remplit surtout les cimetières...
En fait, non, si tu lis bien, la seule violence physique qu'il mentionne est un simple coup de tête... Pas de quoi tuer un homme (
à moins qu'il ne soit hautement cardiaque ou atteint d'Ostogenèse imparfaite).
La justice citoyenne n'est pas forcément un mal, si elle s'astreint à une certaine limite en fonction de la situation.
Nyadel