DeletedUser
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Bonjour, bonsoir, sfhcnlfu, etc.
Sur le thème Après le rideau se sont affrontés Yueen et Super Brocoli. Se fut une heure quinze d'écriture acharnée qu'il convient maintenant de départager !
Texte 1 : Super Brocoli :
[SPR]Jean baptiste était fatigué. 30 ans passés sur scène, des débuts difficiles, des bides, des scandales, des disputes, des succès parfois. Une vie d'artiste.
Une vie consacrée à l'art. Il repense à tout ces rires, à toutes ces frayeurs ou à toutes ces larmes qu'il a parfois vu dans le public. Tout ce qui l'a poussé à continuer, années après années, à faire son métier.
Le public s'amasse dans le théâtre, pour la quatrième représentation de sa pièce. Il entends ses rires, ses batifolages, il l'entends commenter sa pièce, parler de ses précédentes œuvres. malgré une vie passée sur scène, malgré un succès des précédentes représentation, l'appréhension est toujours là.
" - Maitre, nous allons bientôt débuter.
- Bien, je vais me placer."
Le décor est sobre. Une table, une chaise, et lui même. Jean baptiste repasse encore et encore son texte dans sa tête. Il en a écrit chaque mot, chaque virgule. Il repense à son père, mort quatre ans plus tôt. " Je dois me concentrer sur le texte, uniquement celui-ci " pense-il. " Au diable la mélancolie, je suis ici pur les faire rire. Je suis sûr que c'est cette dispute avec Giovanni qui me perturbe, maudit Italien ". Son ami de toujours l'a en effet trahi quelques mois auparavant, après 9 ans de collaboration fructueuse. L'italien avait cherché à se démarquer, il ne voulait plus être dans son ombre.
Les coups de brigadier résonnent soudain sur scène, réduisant petit à petit le public au silence. Quelques coups rapides, puis trois, plus lent, déclenchent le lever de rideau.
Jean Baptiste est figé. Il contemple le public, d'un air grave. C'est la première fois depuis de nombreuses années qu'il ne peut dire un mot. Puis il remarque son régisseur, qui lui fait de grand signes. Il reprend soudain ses esprits, se compose un sourire et commence à réciter son texte.
" - Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt. Trois et deux font cinq." dit il d'un air concentré. Son texte coule à travers lui d'une manière fluide. Au fur et à mesure qu'il récite son long monologue, le public sourit, puis rit franchement. Malgré ça, l’appréhension ne diminue pas. Quelque chose ne va pas aujourd'hui, il le sent. La dispute avec Giovanni n'explique pas tout.
Il se fige une seconde fois, alors que le public rit aux éclats. Une douleur dans la poitrine le cloue sur place, puis le fait tomber de sa chaise. " Ah, c'était donc ça, mon temps est venu " Pense t-il avec mélancolie. Le public ne comprends pas, pense à une nouvelle farce du maitre. Le régisseur, lui, réagit et fait tomber le rideau. Le public applaudit, attendant la suite. Mais il n'y en aura pas, pas cette fois. Pour jean baptiste Poquelin, il n'y a rien après le rideau.[/SPR]
Texte 2 : Yueen :
[SPR]Les deux énormes rideaux rouges tombèrent de manière parfaitement synchronisée, dérobant les comédiens aux regards pourtant encore admiratifs des spectateurs.
Epuisé, un des acteurs se précipita dans les coulisses à la recherche d’une bouteille d’eau. Il ne se sentait pas très bien, son rôle l’ayant passablement angoissé.
Il n’était pas réellement habitué à faire du théâtre, encore moins à se produire en public comme il l’avait fait. Il n’était pas un de ces professionnels qui écume les premiers rôles à chaque nouveau spectacle, non, lui se contentait des petits rôles mineurs, peu de dialogues, mais qui nécessitaient une présence et une vigilance constante sur scène.
Avisant un groupe de femmes qui s’avançaient dans sa direction, il bifurqua sur la gauche et pénétra plus profondément dans l’arrière du décor. Ici et là, des costumes en vrac, quelques accessoires, un machiniste fumant sa cigarette qui, lorsque leur regards se croisèrent, se précipita pour l’éteindre et la cacher dans un geste pathétique, tandis que d’un air coupable, ses yeux se posaient sur l’affichette « défense de fumer dans les locaux » placardée sur le mur de gauche.
Emile pris le parti de l’ignorer et s’éloigna rapidement, entendant déjà derrière lui une voix féminine bien trop familière à laquelle il voulait à tout prix se soustraire. Il connaissait cependant mal les lieux et au bout de quelques minutes à déambuler au hasard dans les couloirs du théâtre, il dû admettre qu’il s’était perdu.
Une peur soudaine gonfla sa poitrine. Il respira calmement et tenta de se concentrer vers son objectif : trouver un point d’eau.
Dépassant plusieurs salles aux inscriptions obscures, il avisa enfin un robinet placé contre un mur. Il voulut s’y désaltérer, et commençait à se hisser sur la pointe des pieds pour atteindre le jet d’eau froide, mais à ce moment précis, une voix terrible tonna derrière lui.
- Emile, qu’est-ce que tu fabriques ici ?
Fuyant l’homme qui avait surgit derrière lui comme on fuirait la mort, Emile abandonna à regret son oasis pour se précipiter de nouveau au hasard dans le dédale des couloirs. Soudain, il se retrouva face à un grand escalier en marbre qu’il n’avait jamais vu.
Si l’être humain est doté d’une prédisposition naturelle à descendre les escaliers avec entrain, Emile n’était pas vraiment de cette catégorie. Il avait une peur bleue des escaliers, le vague souvenir d’une chute hantait encore sa mémoire, bien que celle-ci fut présentement quelque peu brouillée.
Alors qu’il allait s’engager dans ce nouveau périple, une porte adjacente s’ouvrit. Avant qu’il eut peut dire un mot, il la vit sortir, étincelante encore dans son costume de scène.
- Oh Emile !
Elle s’arrêta, surprise, le dévisagea un instant.
Ses longs cheveux blonds semblaient avoir été confectionnés par le soleil lui-même. Ses grands yeux bleus innocents étaient un océan face auquel il ne pouvait que se noyer. Sara se tenait juste à côté de lui, et il était incapable de bouger.
- Sara, tu ne me présentes pas ton ami ?
Douche froide pour Emile. Derrière Sara se tenait un homme grand, plutôt beau de sa personne, pourvu de cheveux noirs et d’une épaisse moustache, sa main posée sur l’épaule frêle de celle qui était encore il y a quelques minutes la vedette de la représentation, un regard surpris bien que chaleureux balayant la scène, et qui était sans nul doute en attente d’une réponse de la part d’Emile.
Comprenant le lien qui unissait Sara à cet imposant bonhomme, Emile crut se liquéfier. Il balbutia, recula, rata la première marche et se sentit tomber en arrière dans les escaliers.
Tout devint noir.
Lorsqu’il ouvrit les yeux, il se tenait dans un lit d’hôpital. Un plâtre énorme ornait l’une de ses deux jambes. Autour de lui, quatre rideaux blancs tendus à la va vite. Endormie au pied de son lit, les cheveux ébouriffés, sa mère.
- Maman !
Du mieux qu’il put, il la réveilla.
- Oh Emile, ce que j’ai eu peur ! Pourquoi t’es-tu enfui après la représentation ? Nous t’avons cherché partout Mr Delgado et moi ! Tu étais très bien sur scène pourtant.
- Ce n’était pas le rôle que je voulais. Ronchonna Emile, honteux et confus.
- C’est parce que Sara… Commença sa mère.
D’un air boudeur, Emile lui fit comprendre qu’il n’était pas d’humeur à en discuter. Bien sûr, il aurait pu être comme Aymeric, le Don Juan de CE2, qui se retrouvait toujours à jouer le prince charmant !
Peinée, sa mère haussa les épaules et se redressa pour s’installer plus confortablement dans son fauteuil.
- J’ai discuté avec le papa de Sara. Tu sais que tu as eu de la chance qu’il te rattrape avant que tu te fasses vraiment mal ?
Emile aurait voulu s’excuser, mais il n’avait pas vraiment les mots pour décrire ce qu’il avait ressenti en jouant le buisson pour le spectacle de son école. Il voyait encore Sara, rayonnante dans son costume de princesse, et son père derrière elle, tandis que quelque part, derrière le rideau, Aymeric savourait le triomphe destiné à tout prince charmant.[/SPR]
Sur le thème Après le rideau se sont affrontés Yueen et Super Brocoli. Se fut une heure quinze d'écriture acharnée qu'il convient maintenant de départager !
Texte 1 : Super Brocoli :
[SPR]Jean baptiste était fatigué. 30 ans passés sur scène, des débuts difficiles, des bides, des scandales, des disputes, des succès parfois. Une vie d'artiste.
Une vie consacrée à l'art. Il repense à tout ces rires, à toutes ces frayeurs ou à toutes ces larmes qu'il a parfois vu dans le public. Tout ce qui l'a poussé à continuer, années après années, à faire son métier.
Le public s'amasse dans le théâtre, pour la quatrième représentation de sa pièce. Il entends ses rires, ses batifolages, il l'entends commenter sa pièce, parler de ses précédentes œuvres. malgré une vie passée sur scène, malgré un succès des précédentes représentation, l'appréhension est toujours là.
" - Maitre, nous allons bientôt débuter.
- Bien, je vais me placer."
Le décor est sobre. Une table, une chaise, et lui même. Jean baptiste repasse encore et encore son texte dans sa tête. Il en a écrit chaque mot, chaque virgule. Il repense à son père, mort quatre ans plus tôt. " Je dois me concentrer sur le texte, uniquement celui-ci " pense-il. " Au diable la mélancolie, je suis ici pur les faire rire. Je suis sûr que c'est cette dispute avec Giovanni qui me perturbe, maudit Italien ". Son ami de toujours l'a en effet trahi quelques mois auparavant, après 9 ans de collaboration fructueuse. L'italien avait cherché à se démarquer, il ne voulait plus être dans son ombre.
Les coups de brigadier résonnent soudain sur scène, réduisant petit à petit le public au silence. Quelques coups rapides, puis trois, plus lent, déclenchent le lever de rideau.
Jean Baptiste est figé. Il contemple le public, d'un air grave. C'est la première fois depuis de nombreuses années qu'il ne peut dire un mot. Puis il remarque son régisseur, qui lui fait de grand signes. Il reprend soudain ses esprits, se compose un sourire et commence à réciter son texte.
" - Trois et deux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt. Trois et deux font cinq." dit il d'un air concentré. Son texte coule à travers lui d'une manière fluide. Au fur et à mesure qu'il récite son long monologue, le public sourit, puis rit franchement. Malgré ça, l’appréhension ne diminue pas. Quelque chose ne va pas aujourd'hui, il le sent. La dispute avec Giovanni n'explique pas tout.
Il se fige une seconde fois, alors que le public rit aux éclats. Une douleur dans la poitrine le cloue sur place, puis le fait tomber de sa chaise. " Ah, c'était donc ça, mon temps est venu " Pense t-il avec mélancolie. Le public ne comprends pas, pense à une nouvelle farce du maitre. Le régisseur, lui, réagit et fait tomber le rideau. Le public applaudit, attendant la suite. Mais il n'y en aura pas, pas cette fois. Pour jean baptiste Poquelin, il n'y a rien après le rideau.[/SPR]
Texte 2 : Yueen :
[SPR]Les deux énormes rideaux rouges tombèrent de manière parfaitement synchronisée, dérobant les comédiens aux regards pourtant encore admiratifs des spectateurs.
Epuisé, un des acteurs se précipita dans les coulisses à la recherche d’une bouteille d’eau. Il ne se sentait pas très bien, son rôle l’ayant passablement angoissé.
Il n’était pas réellement habitué à faire du théâtre, encore moins à se produire en public comme il l’avait fait. Il n’était pas un de ces professionnels qui écume les premiers rôles à chaque nouveau spectacle, non, lui se contentait des petits rôles mineurs, peu de dialogues, mais qui nécessitaient une présence et une vigilance constante sur scène.
Avisant un groupe de femmes qui s’avançaient dans sa direction, il bifurqua sur la gauche et pénétra plus profondément dans l’arrière du décor. Ici et là, des costumes en vrac, quelques accessoires, un machiniste fumant sa cigarette qui, lorsque leur regards se croisèrent, se précipita pour l’éteindre et la cacher dans un geste pathétique, tandis que d’un air coupable, ses yeux se posaient sur l’affichette « défense de fumer dans les locaux » placardée sur le mur de gauche.
Emile pris le parti de l’ignorer et s’éloigna rapidement, entendant déjà derrière lui une voix féminine bien trop familière à laquelle il voulait à tout prix se soustraire. Il connaissait cependant mal les lieux et au bout de quelques minutes à déambuler au hasard dans les couloirs du théâtre, il dû admettre qu’il s’était perdu.
Une peur soudaine gonfla sa poitrine. Il respira calmement et tenta de se concentrer vers son objectif : trouver un point d’eau.
Dépassant plusieurs salles aux inscriptions obscures, il avisa enfin un robinet placé contre un mur. Il voulut s’y désaltérer, et commençait à se hisser sur la pointe des pieds pour atteindre le jet d’eau froide, mais à ce moment précis, une voix terrible tonna derrière lui.
- Emile, qu’est-ce que tu fabriques ici ?
Fuyant l’homme qui avait surgit derrière lui comme on fuirait la mort, Emile abandonna à regret son oasis pour se précipiter de nouveau au hasard dans le dédale des couloirs. Soudain, il se retrouva face à un grand escalier en marbre qu’il n’avait jamais vu.
Si l’être humain est doté d’une prédisposition naturelle à descendre les escaliers avec entrain, Emile n’était pas vraiment de cette catégorie. Il avait une peur bleue des escaliers, le vague souvenir d’une chute hantait encore sa mémoire, bien que celle-ci fut présentement quelque peu brouillée.
Alors qu’il allait s’engager dans ce nouveau périple, une porte adjacente s’ouvrit. Avant qu’il eut peut dire un mot, il la vit sortir, étincelante encore dans son costume de scène.
- Oh Emile !
Elle s’arrêta, surprise, le dévisagea un instant.
Ses longs cheveux blonds semblaient avoir été confectionnés par le soleil lui-même. Ses grands yeux bleus innocents étaient un océan face auquel il ne pouvait que se noyer. Sara se tenait juste à côté de lui, et il était incapable de bouger.
- Sara, tu ne me présentes pas ton ami ?
Douche froide pour Emile. Derrière Sara se tenait un homme grand, plutôt beau de sa personne, pourvu de cheveux noirs et d’une épaisse moustache, sa main posée sur l’épaule frêle de celle qui était encore il y a quelques minutes la vedette de la représentation, un regard surpris bien que chaleureux balayant la scène, et qui était sans nul doute en attente d’une réponse de la part d’Emile.
Comprenant le lien qui unissait Sara à cet imposant bonhomme, Emile crut se liquéfier. Il balbutia, recula, rata la première marche et se sentit tomber en arrière dans les escaliers.
Tout devint noir.
Lorsqu’il ouvrit les yeux, il se tenait dans un lit d’hôpital. Un plâtre énorme ornait l’une de ses deux jambes. Autour de lui, quatre rideaux blancs tendus à la va vite. Endormie au pied de son lit, les cheveux ébouriffés, sa mère.
- Maman !
Du mieux qu’il put, il la réveilla.
- Oh Emile, ce que j’ai eu peur ! Pourquoi t’es-tu enfui après la représentation ? Nous t’avons cherché partout Mr Delgado et moi ! Tu étais très bien sur scène pourtant.
- Ce n’était pas le rôle que je voulais. Ronchonna Emile, honteux et confus.
- C’est parce que Sara… Commença sa mère.
D’un air boudeur, Emile lui fit comprendre qu’il n’était pas d’humeur à en discuter. Bien sûr, il aurait pu être comme Aymeric, le Don Juan de CE2, qui se retrouvait toujours à jouer le prince charmant !
Peinée, sa mère haussa les épaules et se redressa pour s’installer plus confortablement dans son fauteuil.
- J’ai discuté avec le papa de Sara. Tu sais que tu as eu de la chance qu’il te rattrape avant que tu te fasses vraiment mal ?
Emile aurait voulu s’excuser, mais il n’avait pas vraiment les mots pour décrire ce qu’il avait ressenti en jouant le buisson pour le spectacle de son école. Il voyait encore Sara, rayonnante dans son costume de princesse, et son père derrière elle, tandis que quelque part, derrière le rideau, Aymeric savourait le triomphe destiné à tout prince charmant.[/SPR]
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